samedi 30 avril 2011

le trou

Le trou : 

D'abord "Ouverture en creux faite dans un corps..." (Emile Littré, Dictionnaire) Une ouverture comme une possibilité de se libérer alors de ce qui enferme : “Séma soma”, le corps est prison ou tombeau... Le trou offre ainsi une percée dans cette muraille, en avant vers où nous ne sommes pas encore. Mais il y a tout de même quelque myopie à ne voir nettement que les parois creusées ici sous notre nez : l'avenir serait-il toujours cette vaste prairie trop floue d'être hors du corps où nous résidons chez nous ?

Cependant,

le trou "se dit d'une demeure, ville ou logis, dont on veut indiquer la petitesse, l'étroitesse d'une manière exagérée." (Emile Littré, Dictionnaire) Alors le trou n'est plus essentiellement ouverture, et le regard se porte en arrière vers l'intérieur, vers le corps et ses parois trop étroites. Le trou, nombril, devient lui-même tombeau ou prison. Et c'est alors la prairie qui nous regarde ; prairie habitée par des êtres éloignés dont nous ne déterminons toujours pas les contours ; d'ailleurs comment pouvons-nous savoir qu'ils ont les yeux braqués sur ce trou où nous sommes maintenant ? A ceux que nous ne voyons que de loin, ce trou, finalement faille dans notre forteresse, ne permet-il donc pas désormais de scruter notre intimité ?

Pas d'issue : le trou c'est nous, l'angoisse d'une ouverture scrutée...
A moins que le trou ne devienne meurtrière et force l'intrus à s'approcher, à s'identifier, au risque d'être touché. Et alors l'Internaute signe son commentaire, s'exposant à la réplique.

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