jeudi 1 septembre 2011

Descendre et Reprendre


L'échelle ainsi fixée a-t-elle été jetée dans le vide ?
Il faut bien croire qu'on y a déjà descendu, qu'on est déjà remonté, que les barreaux ont déjà été foulés, gravis. Et cette usure saute aux yeux comme un appel à redescendre - pour voir, revoir, reprendre la mer au bas des degrés.

Reprendre la mer signifie ici descendre d'abord sur la plage - sans savoir si la mer sera de nouveau à nos pieds en bas, ni si elle sera agitée cette fois - impossible à reprendre.
Reprendre le travail là-bas, loin de l'océan, signifie s'engouffrer à nouveau dans les tours, sans savoir ce qui nous attendra cette fois, ni donc quelle sera au juste notre tâche - si nous allons pouvoir reprendre.

Ici reprendre la mer peut être une descente aux enfers : les eaux revendiquent ici leur mystère.
Là-bas reprendre le travail peut être une descente à la mine : les tours recèlent leurs coups de grisou.

Mais ici la mer peut être belle, si bien qu'en descendant on peut toujours espérer.
Mais là-bas le travail peut offrir, avec son lot de reconnaissance, la grâce d'une rencontre, laissant du jeu sous le joug, si bien qu'on ose toujours reprendre.

Oser descendre signifie ici et là-bas courir le risque de reprendre à nouveaux frais
Si bien peut-être qu'il est ici comme là-bas si facile de descendre aux enfers
Même quand on a réussi une première fois à s'en extraire.
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